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Je suis une mordue du kayak d’eau-vive. J’en mange, j’en rêve, c’est une véritable passion et je ne vis que pour mes sorties la fin de semaine. Excellente kayakiste, je suis une des rares femmes à m’aventurer dans les rivières plus techniques et dangereuses. L’attrait de l’adrénaline, du défi et du dépassement personnel est incroyable, alors que la vue de ces paysages cachés coupe le souffle. Ais-je dit que j’adorais le kayak d’eau-vive?

Samedi dernier (le 24 mars), je me suis aventurée sur la Bonniebrooke dans le coin de St-Canut. Superbe rivière qui offre des rapides de classe 3, 4 et 4+. À la fin du parcours nous attend une belle chute d’environs 7 pieds. La ligne à prendre pour sauter est à droite, où une petite langue de roche avance, faisant office de tremplin dédié. Ce jour-là par contre, j’ai manqué ma ligne et suis passée à gauche du tremplin. Une erreur bête, mais qui s’est révélée plus dramatique alors que de la roche se trouvait à fleur d’eau. En atterrissant, ce sont mes chevilles qui ont prit le choc. Du coup, les deux se sont cassées. J’ai réussi à pagayer jusqu’à la berge, mais j’ai vite compris que marcher n’était plus une option. Mes compagnons m’ont alors sortie de la rivière, à même le kayak, puis apportée à l’hôpital.

À mon arrivée à l’urgence, j’ai voulu informer le monde. Stop. Pas de cellulaire dans les urgences!! On a alors commencé à envoyer des textos en folie! Je gardais le moral, c’est pas grave, je suis en vie. Et pas de trouble pour les affaires quotidiennes, les entreprises permettent de plus en plus les achats en ligne : épicerie, électronique, restaurants, femme de ménage!

Ça, c’est jusqu’à ce que je réalise que… je n’avais plus accès à Internet! Pour une fille comme moi qui dort avec son ordinateur et qui travaille avec Internet, c’est la pire chose qui pouvait m’arriver! (bon, ok, les chevilles c’est assez pas pire…). Catastrophe… Plus de courriels, plus de communications avec mes clients, plus de Facebook, Linkedin, Twitter… Plus de mises-à-jour sur mon site Internet, mon blogue…. Prends ton mal en patience Catherine, l’Internet est prohibé dans les hôpitaux!

12 jours plus tard, je suis maintenant l’heureuse propriétaire de 14 visses et une plaque de métal dans la cheville droite, et une fracture non opérable dans la cheville gauche. J’ai aussi deux beaux plâtres qui malheureusement ne permettent pas la réalisation de graffitis! Je suis dans un centre de convalescence pour les 5 prochaines semaines, pour ensuite aller dans un centre de réadaptation pour un mois de physio. De retour chez moi dans 2 mois et demi!

Mais le plus important, c’est de garder le sourire! Mes chevilles guérissent, j’ai maintenant accès à Internet et d’ici l’automne, je pourrai recommencer à faire du kayak!