Les trois petits cochons qui roulaient

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Le premier petit cochon décida un jour de sortir de son lit pour aller s’asseoir sur ce fameux sofa en cuir noir qui lui faisait de l’œil depuis un moment. Et « hop », d’un premier coup de bras il sauta sur sa chaise roulante et d’un second, il atterri sur le fauteuil en s’extasiant du confort qu’il lui procurait.

N’oubliant pas ses jambes, il conduisit sa chaise roulante du bout du doigt pour y apposer ses pieds plâtrés. Malheureusement, la chaise lui échappa et s’éloigna de lui tranquillement, au rythme des planchers croches de sa chambre d’hôpital.

Assis seul dans son sofa ultra confortable, il réalisa l’ironie de la situation. Il s’imagina alors ramper par terre jusqu’à sa chaise, mais abandonna l’idée, ne sachant comment y remonter. Et étant loin de son lit, il n’avait plus accès au cordon pour appeler les infirmières. C’est alors que d’une voix faible et incertaine, il tenta d’appeler de l’aide : « Excusez-moi… Quelqu’un est là? ».

Puis, il vit une seconde chaise roulante non loin, qu’il réussi à atteindre en se tortillant sur le sofa. Il s’assit dessus, puis alla récupérer son bolide en fugue. Bien des acrobaties plus tard et complètement exténué, il pu enfin savourer le confort de son sofa, les pieds bien appuyés sur sa chaise roulante.

 

Le second petit cochon décida pour sa part de regonfler les pneus de sa chaise roulante. Armé d’une pompe à vélo, il entreprit de redonner jeunesse et vigueur à ces pneus défraichis. N’ayant rien pour vérifier la pression, il y alla de tout son savoir et tâta avec ses doigts. Une fois terminé, il enclencha les freins et s’allongea pour se reposer et contempler œuvre.

Quelques minutes passèrent, puis des crépitements se firent entendre. Alerté, le petit cochon observa la chaise roulante avec attention. Il vit alors le pneu de droite commencer à gonfler, puis gonfler encore. Il tenta bien que mal de trouver la douille pour diminuer la pression, mais ce fut trop tard et le tout explosa.

Seul dans son lit, il réalisa tout comme son frère, que sans son bolide il ne pouvait plus rien faire! Mais heureusement, plus fin d’esprit que le premier petit cochon, il était resté dans son lit et avait donc accès au cordon d’appel. C’est ainsi que des infirmières lui vinrent en aide en lui échangeant la chaise roulante éventrée contre un model de remplacement.

 

Le troisième petit cochon, courbaturé, décida de prendre rendez-vous chez un cochon ostéopathe. Plus au fait de sa situation que ses deux frères, il savait fort bien que seul sa chaise roulante ne serait pas suffisante pour lui permettre de se rendre à destination. Il demanda donc à son beau-frère cochon de l’aider.

Rendu à destination, il dû se rendre à l’évidence que malgré la présence de beau-frère cochon et de sa chaise roulante, les marches à l’entrée compliquaient la situation. Beau-frère cochon suggéra alors de le prendre directement dans ses bras. C’est ainsi qu’il fut transporté jusque sur la table du cochon ostéopathe, telle la jeune mariée lors de sa nuit de noces.

Une fois alité, il fut le troisième des frères à réaliser sa fragilité et son invalidité. Couché sur le dos à observer le plafond, il se senti tel un nouveau-né, impuissant et entièrement dépendant des autres cochons.

Le traitement terminé, beau-frère cochon revint le chercher et le transporta à la voiture. Une fois revenu chez lui, c’est non sans un sentiment évident de liberté que le troisième petit cochon retrouva sa chaise roulante.

 
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Commentaires

  1. Luc  mai 3, 2012

    Est-ce moi, ou ces trois petit(e)s cochon(ne)s me semblent être les mêmes? Détriplement de personnalité?

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