Des toilettes, il y en a partout : dans nos maisons, dans les grandes surfaces, dans les cafés, dans les restos, dans les haltes routières, etc. On pousse la porte, on s’assoit (pour les femmes), on vise (pour les hommes), on se lave les mains (idéalement), et on repart satisfaits. Si jamais on ne trouve vraiment pas, il y a toujours l’arbre et le buisson.
Pour les itinérants, c’est le même principe, mais avec un peu moins d’accessibilité, les bars, cafés et restos leur bloquant l’accès. N’empêche, ils ont encore l’arbre et le buisson.
Mais pour une personne en chaise roulante, aller aux toilettes devient tout un défi. Et quand je dis défi, c’est tant mental (trouver des solutions) que physique (faire des acrobaties).
Lors de mon party de patrouilleurs sur ski d’il y a deux semaines, j’avais prévu le coup en vérifiant la présence de toilettes sur l’étage. À un détail près, j’avais oublié de spécifier des toilettes pour handicapés!
J’arrive à la porte, il n’y a pas d’ouverture automatique. J’essaie de pousser, elle est trop lourde, ma chaise roulante recule. Quelqu’un la tient ouverte pour moi, mais il y a une petite marche d’à ¾’’ qui me barre le chemin. Un bon coup de roues plus tard, j’arrive à grimper la marche et me rendre aux toilettes. L’accès est si étroit, que je ne peux même pas me rendre à la deuxième porte, un calorifère me bloquant la route. Je tourne tant bien que mal mon bolide pour entrer dans la première porte, mais en vain. Je suis plus large que le cadre de porte!
Et je suis là, penaude… à quoi…2 piedsdu bol de toilette… incapable de l’atteindre. J’ai une envie monstre, je suis ici pour plusieurs heures et ce sont les seules toilettes de l’étage.
Solutions, solutions, solutions!!
– Me faire transporter en poche de patate à chaque fois (semi-réaliste)
– Ramper par terre jusqu’à la toilette (non réaliste)
– Me retenir pendant 12 heures (définitivement non réaliste)
– Utiliser une bassine dans un coin de la salle (beurk…!)
Et c’est là que je vis un vieux bac à lait en plastique rose. Eureka!
La solution? La porte d’entrée bloquée ouverte, un bon coup de roues pour monter la marche, une navigation difficile pour arriver à la porte de la toilette, sauter à bout de bras sur le bac à lait, puis sauter à nouveau sur le bol. Finalement lever les jambes et les attelles très haut pour fermer la porte qui de toute façon ne pourra être barrée et reprendre mon souffle, car je devrai faire l’inverse pour repartir d’ici!
Croyez-moi, je n’aurai jamais aussi peu bu d’eau ou d’alcool dans une soirée, question de réduire mes envies 😉
MAI
À propos de l'auteur: