Le syndrome du jour de la marmotte

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Ça fait maintenant 8 semaines que je suis hospitalisée et honnêtement, je n’ai pas vu le temps passer (ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose)! C’est comme si j’avais mis ma vie de côté le jour de l’accident, et que je n’allais la reprendre qu’une fois ma convalescence complétée, soit quatre mois plus tard. Entre les deux, je vis dans une espèce de bulle où la notion de temps perd tout son sens… Un genre de syndrome du Jour de la Marmotte, où chaque jour ressemble au précédent, et au suivant :

Levé à 7h45. Je m’étire, enlève mes crottes d’yeux et m’injecte la seringue pré-dosée de diluant sanguin. Généralement dans le ventre, mais quand celui-ci fait la grève, je me rabas sur la cuisse droite, ou les pires matins, sur la cuisse gauche.

Je déjeune à 8h00, regarde mes courriels, puis débute les exercices : étirement des chevilles cassées, mise en charge à 35lbs, endurance pour rester à 90 degrés, puis le trio mollets, orteils et jeu de la serviette. Je termine avec le renforcement des hanches.

Je me lave les pieds (pour éviter les plaies de lit et autres bobos), puis masse pour relaxer les muscles. Je vais chercher de la glace (2 sacs sur les chevilles et 1 sur les côtes pour les muscles douloureux), puis attends, 20 minutes sur le dessus et un 10 minutes de chaque côté. Quand tout ça est terminé, il me reste environs 1hrs pour soit faire une sieste, soit taper du doigt sur mon clavier d’ordinateur.

À midi, diner. À 13hrs, je pars faire ma physio et une autre série d’exercices. Je reviens, remets de la glace sur mes chevilles et attends à nouveau. Vers 15hrs, j’opte soit pour la sieste, soit pour l’ordinateur, soit pour la terrasse.

À 17hrs, c’est l’heure du souper. Après, je refais des exercices! Cette fois-ci, je fais l’alphabet complet, une fois chaque cheville. Je fais des ronds, pratique le 90 degrés, fais de la mise en charge, étire les chevilles vers l’intérieur et l’extérieur, puis termine avec le trio mollets/orteils/serviette.

Je masse à nouveau les chevilles avec la crème hydratante, ce qui rend la peau plus flexible et moins douloureuse lors des exercices, puis remets la glace. Finalement, je mets un peu de crème Avène Cicalfate sur les cicatrices et les masse doucement, pour délier la peau.

Et puis, c’est le soir. Je joue encore un peu sur l’ordinateur, et ensuite soit je regarde un film, soit je me couche.

Évidemment, à cet horaire s’ajoute quelques éléments extraordinaires tels la pesée (les samedis), les rencontres avec le médecin ou autres spécialistes, et la douche (le lundi). Et si on rajoute les visites que je reçois (merci à vous tous!), ça me fait un horaire très rempli!

Mais au travers de ces journées qui passent, on est quand même confrontés à nous-mêmes et à nos faiblesses. Car pour la guérison, seule notre volonté, notre persévérance et surtout notre discipline feront la différence au bout du compte.

J’ai de la volonté pour 100, de la persévérance pour 1000, mais de la discipline pour … pas grand monde… !! C’est donc mon combat quotidien : ne pas baisser les bras et trois fois par jour, aller au front et faire mes exercices, douleur ou non.

Et si l’endroit où je suis constitue la meilleure solution pour moi actuellement, que les employés sont sympathiques et compétents, il reste que le matin venu, quand je me réveille après une nuit remplie de rêves où kayak, débauche et amis se confondent, je reste toujours un peu déçue de voir mon mur bleu hôpital. Tel le jour de la marmotte, je me lève, vois mon ombre et me dit que je ne sortirai pas d’ici avant un autre 6 semaines!

Qu’à cela ne tienne, la seule façon de remettre ma vie en marche est de… remarcher! Alors tassez-vous chers exercices, j’arrive!!! ;0)

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